S’aider d’une approche psychocorporelle pour accompagner nos périodes de transitions
L’étymologie du mot “transition”, renvoie au latin transire, signifiant “passer d’un état à l’autre”, “franchir”, et signifie qu’elle est un processus dynamique. La métaphore d’une rive à quitter, d’une mer à traverser afin arriver sur l’autre rive, nous éclaire : l’ancien état n’est déjà plus là, alors que l’autre n’est que promesse. Il y a donc une instabilité, et un vécu d’incertitude, dans nos périodes de transitions. L’incertain peut se vivre dans un mélange de stress et d’excitation, d’anxiété et d’espoir.
La transition est donc cet état de transformation, pris dans une certaine temporalité (la mer se fait parfois océan, parfois rivière ou encore ruisseau), et orientée vers le nouveau. Ainsi la transition recèle un fort potentiel de croissance, qui n’empêche pas de se sentir dépassé, anxieux ou déprimé, quand on y fait face.
Dans l’accompagnement en approche psychocorporelle, la transition est vue comme un levier pour dépasser nos schémas limitatifs et ouvrir vers un renouveau. En intégrant le corps (mais pas nécessairement le toucher) dans le processus thérapeutique, l’approche psychocorporelle reconnaît le lien profond entre nos pensées, nos émotions, et notre vécu physique. Le corps est le premier réceptacle-enregistreur de nos expériences relationnelles, de nos traumatismes comme de nos expériences de ressources.
Les outils mis à disposition par une approche psychocorporelle sont multiples et utilisées de manière stratégique. En TSE®, nous visons en premier le renforcement de nos ressources propres, favorisant la stabilité et la capacité à trouver de la sécurité intérieure. Les techniques hypnotiques ou issues de la sophrologie, soutiennent notre capacité à conscientiser les tensions, à apprivoiser les moments de dérégulation émotionnelle, et au final à amplifier nos ressources.
Alors que j’explore en confiance l’ancrage et le sentiment de sécurité, le symptôme qui m’amène devient secondaire, et le besoin réel peut émerger.
La deuxième phase stratégique est de me permettre de penduler entre dérégulation émotionnelle connectée à la situation “limitante” et régulation émotionnelle autour des sensations ressources. Je fais ainsi l’expérience de la puissance de mes ressources internes : pouvoir d’agir, capacité d’adaptation et de prise de recul. Mes compétences amplifiées me permettent de poser un regard neuf sur la situation. Pour continuer sur la métaphore de la traversée, je m’approprie celle-ci plus que je ne la subis : le chemin est plus fluide, les obstacles ne m’effraient plus.
La phase d’intégration consiste ensuite à soutenir le changement par de petites tâches simples reliées à ma manière de m’y prendre. Ces petites réussites nourrissent ma motivation et renforce ma confiance. Arrivé sur l’autre rive je célèbre l’accomplissement pour aborder la nouveauté avec optimisme et confiance.
En conclusion l’approche psychocorporelle accompagne avec délicatesse notre processus de transition, à partir du moment où elle s’accorde à nos besoins propres d’apprentissage. Elle soutient ainsi un chemin de fluidité et d’enrichissement qui m’engage, sans doute plus léger, vers la nouvelle situation.